Le patronat informatique, regroupé au sein du Syntec numérique, a besoin d’amour ! Il l’a clamé par la voix de son président, Guy Mamou-Mani, qui s’est plaint de n’être pas « écouté du monde politique ». Revêtu de sa coquille de Caliméro, il cache surtout un gros mensonge.
« Syntec Numérique n’est pas écouté par le monde politique. Je le constatais avant, je le constate depuis que je suis élu. Il y a une très mauvaise compréhension de nos enjeux », pleurnichait le nouveau patron du Syntec numérique lors de ses vœux à la presse, comme s’en est fait l’écho Le Monde Informatique (cf « Syntec numérique n’est pas écouté, selon Guy Mamou-Mani »). Guy Mamou-Mani est un grand sensible et il voudrait bien, de la part de nos politiques, des démonstrations d’amour publiques .
Si effectivement, le syndicat patronal, affilié au Medef, n’est pas cajolé par le commun des mortels, dans les coulisses feutrées des institutions politiques, il semble en est être tout autrement. Il y a effectivement déjà bien longtemps qu’il y reçoit de grosses papouilles.
Pour preuve, c’est au patronat de l’informatique que l’on doit déjà l’aberration sociale du CDIC, soit le Contrat à durée indéterminée de chantier. En résumé, ce contrat est un faux CDI car il n’est valable que le temps de la mission. Cette invention est passée comme une lettre à la Poste dans le droit français, avec comme seul objectif : flexibiliser encore plus la main d’œuvre. C’est la même idéologie du côté de la gestion des congés payés et des heures supplémentaires. Avec les comptes épargne-temps, l’entreprise gère les jours de repos comme un vulgaire portefeuille boursier : l’activité monte : on épargne ; elle ralenti : on liquide. Nous pouvons aussi citer les mesures de chômage partiel où beaucoup d’entreprises refusent de rogner sur leurs profits. La collectivité se retrouve alors à financer une partie des salaires pendant que la rentabilité est conservée.
Ensuite, avec des patrons comme l’énigmatique Ernest-Antoine Seillière, dont le groupe a longtemps été actionnaire de Capgemini (cf « Portrait de patron : Ernest-Antoine Seillières »), ou encore Thierry Breton (cf « Quand des pantouflards jouent au grand Monopoly des SSII »), il est certain que le Syntec numérique a su se préserver des amitiés dans le champ politique. Et ce n’est pas fini car il vient de recruter un lobbyiste professionnel : Damien Louvet. Mais, il n’en semble pas fier. Quand vous tapez son nom dans le moteur de recherche du site Internet de l’organisation, ce Monsieur ne figure nulle part…
Le cri d’effroi de Guy Mamou-Mani tourne donc au ridicule. Il devrait ravaler sa coquille pour être enfin à l’écoute des salariés des entreprises qu’il représente. Mais depuis la sortie du livre, le Syntec numérique a trouvé la parade pour cacher la misère social du secteur. Les patrons n’ont qu’une seule réponse : il faut « mieux communiquer sur nos métiers » (cf »Les patrons de SSII confirment les arguments de la révolution sociale »). Et, on connaît la prochaine : « C’est trop injuste ! », les entend-on déjà.
C’est quand même rigolo tous ces gens qui nous prennent pour des non comprenant…
S’ils passent mal c’est un problème de comm. etc… (même méthode que l’actuel gouvernement)