Sopra Group vient de publier son document de référence 2010 auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Un document tout en sobriété où l’on apprend que la SSII n’a, si rien ne change, que sept ans à vivre.
« Talented together » : « Unissons nos talents », clame Sopra Group. Oui, mais jusqu’à quand ? Sept à en croire le document de référence 2010 de la SSII qui nous apprend que : « la Société expirera (…) le 25 janvier 2018 sauf dissolution anticipée ou prorogation. » Sopra Group a été constitué le 25 janvier 1968 pour une durée de 50 ans. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui comptaient y faire carrière.
La SSII historique affiche pourtant des taux honorables pour le secteur : 3% d’inter-contrats et 9,9% de turnover en 2010. Le chiffre d’affaire s’élève à 964,4M€ en 2010 où 17% de l’activité est faite en régie (« Assistance Technique ») et 13% des projets sont au forfait. Sopra Group entame aussi un partage de ses activités : d’un côté Sopra Group SA qui garde le conseil, l’intégration de systèmes et de solutions. De l’autre, Axway Software qui regroupe l’édition de logiciels, de gestion des réseaux d’interactions professionnels « en vue de constituer un groupe autonome (Axway) ».
Malgré tout, la répartition de la valeur ajoutée reste le point faible, (sur le sujet d’une façon générale, lire le « Hold-up tranquille » publié par Fakir). Pierre Pasquier, le PDG, et ses 75 printemps affichent une rémunération de 407 958€ en 2010, en hausse de plus de 80 000€ par rapport à 2009.
Dominique Illien, directeur général délégué, a eu droit à 296 846€ renonçant « à ses mandats (directeur général délégué et administrateur, NDLR) en date du 22 juin 2010 ». Il a fini l’année en tant que Conseiller du Président à 38 460€ mensuels. « Par ailleurs, (il) a perçu une indemnité brute transactionnelle de 652 308€ et a conservé le bénéfice de 60 000 actions qui lui ont été attribuées entre 2008 et 2010. »
Pascal Leroy qui semble l’avoir remplacé au titre de directeur général délégué à partir du 29 octobre 2010 a empoché 44 874€ pour ses deux mois de bons et loyaux services. En 2011, il touchera 300 000€. Sur les exercices 2009 et 2010, les douze administrateurs se sont partagés 150 000€ de jetons de présence.
Les 11 649 salariés de Sopra Group (8 828 en France et 3 421 à l’international) se sont partagés deux maigres oboles. 9,3 M€ de participation aux résultats, soit 797 € par tête de pipe. L’intéressement s’élève, lui, à 2,2 M€, soit 191€ chacun. Royal ! Au total, ils ne toucheront même pas 1 000€ en récompense de leur travail. Avec 2018 comme ligne d’horizon …
Est-ce vraiment possible de « dissoudre » une entreprise d’une telle manière ?
Est-ce qu’il y a des antécédents ?
C’est la première fois que j’entends parlé de la mort programmée d’une société X années à l’avance, et qui plus est, en sachant qu’elle fait des bénéfices plutôt réjouissants (pour ses dirrigeants …).
En ce qui concerne l’intéressement et la participation versés aux collaborateurs, j’en profite pour confirmer le montant perçu (environ 1200 € cumulés pour un employé ayant travaillé durant l’année complète -> les montants touchés sont au prorata du temps passé dans l’entreprise)
Arrêtons tout de suite les scénarios catastrophe digne d’un mauvais téléfilm sur M6 !
“la Société expirera (…) le 25 janvier 2018 sauf dissolution anticipée ou prorogation.”
OU PROROGATION !!! (soit allongement de la durée pour une durée déterminée)
Bien sûr que cette société ne fermera pas ses portes en 2018, arrêtons de dire n’importe quoi !
Voilà pourquoi les représentants sociaux sont ensuite discrédités, ils utilisent les mêmes technique démagogique de détournement de l’information, … mais moins habilement.